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A L'OMBRE DES SAMPLERS EN FLEURS
30 mai 2023

THE SCARLET LETTER: A COUPLE IN AN EXOTIC LANDSCAPE (CIRCA 1700)

A chaque fois que je brode un sampler, je me dis qu'il n'en existe pas un seul qui le dépasse en beauté.

Aussi vrai que la beauté pour moi n'a pas grand chose à voir avec les canons actuels.

Qui peut savoir cette émotion que je ressens lorsque je dessine sur ma toile le même visage que celui imaginé par une petite stroumpfette il y a plus de trois cent ans?

Les nihilistes et les sectes actuelles pensent qu'il faut tout jeter par la fenêtre dès lorsqu'il est question de culture, pour retrouver soit disant une certaine forme de modestie.

Mais tout ce travail de sape, de casse, c'est tout le contraire de la modestie, cette ignorance crasse qui ne sert que les élites sans le dire.

La modestie c'est broder en silence, trois cent ans après cette petite fille que je ne connais pas, dont je ne sais rien, mais dont je n'ai rien envie de dire d'autre que c'est beau, là où le sport des temps modernes consiste en tout le contraire: salir sans fin, encore et encore, celle ou celui qu'on ne connaît même pas; et si cela ne suffit pas, en faire un bouc-émissaire, une façon d'en faire un éternel migrant, un estranger pour le bien-fondé de la caste, de la société des bien-pensants, avec toutes ces racines de sottise: rien d'étonnant à ce que leur écologie de pacotille tombe à point nommé qui parle d'arbre enracinés dans des bunkers vomissant le sable du désert.

Moi (c'est fait exprès) j'ai reconstitué le fil des recherches de Marsha Parker, et je ne sais toujours pas si cet arbre à venir est un palmier ou un arbre à tabac. Je sais juste qu'il est beau à en chialer tout doucement dans son coin, à l'abri des coups d'arrosoirs piratés pour servir un jardin aux reflets bradés comme un miroir à chagrin.

L'Egypte est à la mode il est vrai, depuis les Mystères d'Eleusis et les sectes pythagoriciennes.

C'est trop pour moi, tout ce bordel clanique qui n'en finit pas d'adouber des sots et des vaniteux.

Je préfère encore la peste d'Athènes à leurs covids revisitant l'art du confinement entre soi.

Du grand art, écrire entre soi, occuper la toile avec des histoires de culs fantasmés, des bourriches et des pédants ignares persuadés d'être des génies.

 

 

 

 


 

 

 

Je suis là, dans ce petit havre de paix, et rien ni personne ne parvient à me faire accroire qu'une vie est meilleure à grand coup de sectes et de zélateurs délétères, de soumissions effroyables, d'aliénations comme jamais au fond, décuplées par les relents mous de cette drôle de période qui revient régulièrement au fil de l'histoire. 

Ils sont précurseurs de quoi au fond, tous ces illuminés obscurantistes?

Précurseurs des abdications qui ne feront jamais sauter la tête des tyrans.

 

Qui saura comment la broderie d'un oiseau, d'une feuille de palmier peut-être, un tableau transposé trois cent ans après jusqu'en Syrie ou en Palestine, est toujours aussi beau à mes yeux, de cette beauté-là que rien n'achète et qui est, de fait, paradoxalement si riche.

Un oiseau, même infime, et tout peut changer un matin et perdurer ainsi jusqu'au prochain motif d'étonnement. Aimer la philosophie, quelle chance, fuir l'émerveillement béat, une autre chance encore. C'est toujours deux chances pour commencer une belle journée, en dépit du harcèlement d'une bande d'imbéciles qui s'écoutent parler comme on mime l'intelligence dans une gabegie de mots satisfaits de soi.

 

Et tous ces jaunes et tous ces bleus, un tourbillon qui ne sait jamais rien des tourbillonnements méchants, des divertissements pascaliens, de leurs mères de planisphères de pacotille, avec toutes ces matrones à navets aux quatre coins de l'enfer, qui croient encore que la Terre est plate et que les orages sont des personnes.

Avec mes potes souvent, nous n'en revenons pas que tout ceci persiste malgré l'avancée des connaissances. 

Mais il est vrai qu'il y a connaissance et connaissance de substitution, personnalités de substitution. Et  puis cette hubris qui n'en finit pas de crever en faisant tout crever autour d'un trou, d'un ventre ou d'une partie de grimpette.

Nihiliste je suis, oui, envers tous ces parasites qui nous empêchent encore d'écrire, de cogiter, de nous émouvoir de ce qui nous passionne, même après trente-cinq magnifiques années  et un tout premier point simplement déposé sur une toile de jute, entre Limoges et La Rochelle, au milieu de nulle part .....

 

 

Comme il est chouette ce chemin parcouru qui refuse de s'éteindre en étreignant leur nuit qui n'en est même pas une à force de s'écouter parler sans jamais rien écouter de ce qui se joue encore çà et là, et dont ils ne peuvent plus comprendre le chant synesthésique qu'il déploie à l'image de ce monde en mouvement qui me questionne tant.

C'est beau, c'est très beau, cette émotion intelligente qui me questionne encore et qui me pousse à partager encore et encore ce qui, vraiment, n'intéresse personne.

Ou presque.

Je suis le double cadencé qui n'entre dans aucune danse au fond. Leurs tangos et leurs sambas sont moisies; tout autant que les bals faussement prolétaires qui se vautrent dans un misérabilisme de surface.

Et je vais rester là dans cette polyphonie sans vernis, qui se démarque des arènes militaires dans lesquelles les pas de danse ne sont des commandes extatiquement ciéleuses pour la frime.

"Je suis si proche de toi qui ne sait rien de moi. J'ai tout à inventer, des mots aux grands jours qui se ferment sur un néant de chagrin, ô combien  préférable à l'immense turpitude des croyances en une foultitude qui ne fera jamais rien, ni pour toi que j'aime mon frère, ma sœur, si rares et si précieux, ni pour moi si, si, et tellement ceci, cela, et tout ce qui, voire pire encore, en complet décalé avec toute cette misère et cette bêtise tournoyant autour d'un nombril fiché comme un drapeau au milieu d'un tas de viande insipide en perpétuelle roue libre dans une cage de hamster".

Je suis le lieu de toutes nos déroutes, mais je n'ai pas trouvé ce verbiage creux pour faire jore que ma déroute est supérieure à la leur.

Voilà tout.

Il n'y a rien à faire pour me sauver.

Je suis le noeud de toutes leurs déroutes, là où finissent toutes les routes sectaires, où commencent les chemins philosophes.

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